- interrègne
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• 1355; lat. interregnum♦ Temps qui s'écoule entre deux règnes; intervalle pendant lequel un État est sans chef. — Plais. Intérim.interrègnen. m. Didac. Intervalle de temps entre deux règnes.|| Fig. Intervalle de temps pendant lequel un état est sans chef.⇒INTERRÈGNE, subst. masc.A. — Temps pendant lequel un royaume ou État se trouve sans souverain. Un long interrègne; période, temps d'interrègne; pendant l'interrègne. Denys lui-même, sortant de sa retraite après dix ans d'interrègne, remonta sur le trône (CHATEAUBR., Essai Révol., t. 2, 1797, p. 138). Supposons que, dans un interrègne, le roi de France étant absent ou douteux, les États Généraux se fussent divisés (J. DE MAISTRE, Pape, 1819, p. 31) :• Les frères de Louis XVI (...) prirent la situation telle qu'elle était, avec l'administration de l'an VIII et les Codes, laissant même à leur poste une grande partie des préfets et des sous-préfets de Napoléon. Jamais, dans l'histoire de la dynastie, il n'y avait eu d'aussi long interrègne...BAINVILLE, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 138.♦ HIST. Le Grand Interrègne. Vacance du trône de l'Empire allemand entre la mort de Conrad IV (1254, extinction des Hohenstaufen) et l'élection de Rodolphe 1er de Habsbourg (1273). De mémorables événemens entourèrent son berceau [de Dante] : la Croisade de Tunis, la fin du Grand Interrègne par l'élection de Rodolphe de Habsburg, le second concile de Lyon (OZANAM, Philos. Dante, 1838, p. 63). Il y a eu des époques, la guerre de Trente ans, le Grand Interrègne, où l'Allemagne a souffert (BARRÈS, Cahiers, t. 11, 1918, p. 341).— P. anal. Le long interrègne stérile qui va du premier essaimage à la fécondation de la seconde reine (MAETERL., Vie abeilles, 1901, p. 294).B. — P. ext. Vacance d'une fonction, d'un pouvoir. Interrègne ministériel. Fabrice Colonna, voyant l'état chancelant de la santé de Grégoire XIII, et ayant de grands projets pour l'interrègne (STENDHAL, Abbesse Castro, 1839, p. 231). Trois fois, durant trois interrègnes, M. Préaux remplit les fonctions de vicaire capitulaire (BILLY, Introïbo, 1939, p. 60).— Au fig. Interruption plus ou moins longue. Synon. vacance. La guerre ne profite à personne, elle est l'interrègne de la civilisation, la ruine de l'agriculture et du commerce (LAMART., Corresp., 1831, p. 158). Crise redoutable; interrègne spirituel (ALAIN, Propos, 1921, p. 284).Prononc. et Orth. : [
RR
]. Att. ds Ac. 1694, 1718 : interregne, ensuite -règne. Étymol. et Hist. 1. 1364-73 « intervalle entre deux règnes » (BERSUIRE, Tit.-Liv., ms. Ste-Gen., f° 2b ds GDF. Compl.); 2. av. 1696 « temps pendant lequel une fonction n'est pas assurée par un titulaire régulièrement nommé » ici fig. (LA BRUYÈRE, Les Caractères, De la Femme, 45 ds Œuvres, éd. G. Servois, t. 2, 97). Empr. au lat. interregnum « temps qui s'écoule entre deux règnes »; sous la République « temps qui s'écoule entre la sortie de charge des consuls et l'élection de leurs successeurs », composé de inter « entre » et de regnum « autorité, souveraineté ». Fréq. abs. littér. : 37.
interrègne [ɛ̃tɛʀʀɛɲ] n. m.ÉTYM. V. 1355; lat. interregnum « temps qui s'écoule entre deux règnes; intervalle qui sépare la sortie de charge des consuls, de l'élection de leurs successeurs »; de inter- « entre », et regnum. → Règne.❖1 Intervalle de temps entre deux règnes. || Pendant l'interrègne, le trône est vacant. || L'interrègne, après la mort du Doge de Venise (Littré). — Le grand Interrègne, entre la mort de Conrad IV Hohenstaufen, dernier Empereur germanique de cette lignée et l'élection de Rodolphe de Habsbourg (1254-1273). Intervalle pendant lequel un État est sans chef. || Vacance d'une fonction, d'un pouvoir. || Interrègne ministériel.2 Fig. Littér. et par plais. Espace de temps entre deux fonctions, deux présences. ⇒ Intérim.0 (…) il les fait rompre avec leurs galants; il les brouille et les réconcilie avec leurs maris, et il profite des interrègnes.La Bruyère, les Caractères, III, 45.
Encyclopédie Universelle. 2012.